L’EMG classique : incompatible avec le biofeedback du transverse ?
Le muscle transverse, un muscle difficile à évaluer
Constituant le muscle le plus profond de la sangle abdominale, le transverse abdominal (TrA) est par sa position anatomique très difficile à évaluer. En effet, il s’étend de la colonne vertébrale en s’insérant sur les 4 et 5 processus transverse des vertèbres L4 ou L5 en antérieur sur la crête iliaque et le long du canal inguinal. Vous pourrez trouver tous les détails de l’anatomie du TrA dans notre Preuve à l’appui n°1.
La complexité de l’évaluation de ce muscle est aussi réelle pour le patient que pour le praticien. Invisible à l’œil nu et difficile à ressentir, les consignes du kinésithérapeute seront primordiales pour aider le patient à comprendre et maîtriser la sollicitation de ce muscle, qui ne s’active pas sur un mouvement. Jusqu’alors, les seules techniques utilisées en pratique pour contrôler l’activation du TrA étaient la palpation, la bonne posture du patient lors des exercices réalisés et depuis peu en kiné (2015) l’imagerie échographique. Nous pourrions penser que la technique EMG classique le permettrait, or ce n’est pas cas. En effet, cette technique n’est validée que pour les muscles de surface.
Une évaluation impossible avec un EMG classique ?
L’électromyographie de surface dit EMG ou s-EMG, est la méthode la plus utilisée pour mesurer et enregistrer l’activité électrique d’un muscle.
Cette technique est reconnue auprès des kinésithérapeutes, qui l’utilisent pour son aspect non-invasif et pour sa capacité à évaluer la fonction musculaire en dynamique. Elle est particulièrement très plébiscitée dans la prise en charge des pathologies sportives les plus fréquentes comme la rupture du ligament croisé antérieur, la pubalgie ou la lésion musculaire. Cette méthode EMG de surface tire son nom de son fonctionnement. De fait, elle a pour principe de poser des électrodes directement sur la peau du patient, au plus près du muscle que nous souhaitons évaluer, et selon un positionnement très précis par rapport à l’anatomie du muscle (unités motrices, sens des fibres, etc…). Par la suite, ce sont ces électrodes qui vont venir recueillir le signal électrique du muscle ciblé.
C’est pourquoi cette technique ne saurait être utilisée pour l’évaluation de l’activité musculaire du transverse : les électrodes sont placées sur le muscle évalué, pour capter principalement le signal électrique qu’il émet. Or, par définition, le muscle transverse est un muscle profond et non de surface. Sa position anatomique ne permet donc pas de poser des électrodes au plus proche de celui-ci, et par conséquent de capter directement et quasi-uniquement son signal. En effet, malgré ses nombreux avantages, l’EMG reste très sensible aux interférences. Et dans le cas du muscle transverse qui se situe sous trois autres couches musculaires, les interférences seront nombreuses. Le signal électrique du transverse sera alors affaibli et impacté par les signaux des différents muscles environnants, qu’il devra dépasser pour pouvoir arriver jusqu’aux électrodes.
De plus, les électrodes utilisées ne disposent pas de résolution suffisante pour capter ce courant électrique. Elles vont seulement récupérer une multitude de signaux issus de ces mêmes muscles environnants, sans pouvoir affirmer que le muscle transverse en fait partie (où non), et sans pouvoir différencier une contraction du Transverse Seul, d’une co-contraction Transverse/Oblique par exemple. On peut voir dans de certaines publications scientifiques l’utilisation de l’EMG de surface pour détecter le TrA ET l’Oblique Interne et non seul le TrA.
Tous ces éléments sont la raison même de cette impossibilité d’évaluer l’activité des muscles profonds : cette technique EMG classique repose sur cette proximité des électrodes avec le muscle ciblé et ses unités motrices.
Cette méthode EMG reste donc parfaite pour le biofeedback de muscles de surface comme les biceps, triceps, deltoïdes, ou de groupe musculaires de surface comme les ischio-jambiers ou les quadriceps. La méthode s-EMG est également parfaite pour du biofeedback périnéal comme le permettent le Phénix ou encore le BioStim. En revanche, elle ne peut être utilisée pour la détection spécifique d’un muscle profond tel que le transverse.
La solution trouvée par Blueback !
Pour rendre l’évaluation du transverse possible, Blueback a décidé de détourner cette technique EMG de surface, et de la compléter. Pour ce faire, elle a couplé l’électromyographie à un algorithme de traitement de signal puissant et intelligent, et a choisi d’intégrer des électrodes Ultra Haute Définition Soft Pulse ®️.
Contrairement à la méthode EMG classique, Blueback a décidé de placer ces électrodes en polymère conducteur flexible à un endroit où il est possible de capter un maximum d’activité électrique : dans le triangle situé entre les épines iliaques antério-supérieures et la symphyse pubienne. Ces capteurs choisis pour leur importante résolution et précision, vont nous permettre de capter cette multitude de signaux dont celui issu le muscle transverse, avec la sensibilité nécessaire pour pouvoir ensuite les traiter mathématiquement de façon robuste et efficace. Et c’est à ce moment précis qu’intervient la technologie brevetée par Blueback, qui fait aujourd’hui la force de l’entreprise.
L’algorithme de traitement de signal va permettre d’extraire uniquement l’information qui nous intéresse : savoir si les muscles profonds sont contractés. En d’autres termes, il va appliquer des méthodes de calcul et des algorithmes spécifiques, afin de déceler et d’individualiser le courant électrique du transverse parmi cette multitude de caractéristiques reçues (ceux des obliques, des grands droits de l’abdomen..). Pour s’assurer de la fiabilité de cette technique, l’entreprise bretonne l’a confronté au gold standard de l’évaluation de l’activité du TrA, la mesure échographique. Dans ce contexte elle a été comparée à la palpation et à l’échographie, et a su démontré une corrélation moyenne de 97% avec l’échographie.
À ce jour, le Blueback Physio est le seul biofeedback spécifique de l’activité musculaire du transverse de l’abdomen, en mouvement et en temps réel. Cette nouvelle technique d’EMG, la Deep EMG® a pu être mise en place grâce aux compétences scientifiques des équipes de Blueback.